Le mercredi soir, je n’ai jamais mes minis avec moi, grâce à notre calendrier de garde alternée un peu inhabituel (je vous en parlerai un jour). Alors, sans enfants ni amoureuse, je suis rentrée hier soir avec l’envie de m’accorder une soirée rien que pour moi.
Un plaid, un plateau repas sympa et une excellente série sur Netflix (How to get away with Murder) ont fait mon bonheur toute la soirée, puis je suis montée me mettre au lit avec un bon bouquin.
(Waw. Je vends du rêve, hein ?!)
Et puis, sous la douche, mon cerveau s’est mis à gambader tout seul, remontant le temps et les souvenirs.
Il y a quatre ans, pratiquement jour pour jour, je me separais du père de mes enfants. Sans logement. Sans voiture. Sans jamais avoir vécu seule. Sans savoir comment ouvrir une garantie bancaire. Sans soutien familial.
Ce fut une époque terrible où il a fallu tout attaquer de front.
S’arranger pour voir les enfants tous les jours. Visiter des appartements minables jusqu’à avoir un coup de coeur pour l’un d’entre eux. Serrer les dents pour éviter la bagarre. Meubler à petit prix. Acheter des peluches, des jouets, des livres. Négocier, discuter, trouver un arrangement. Continuer à bosser quand même. Trouver une petite voiture. Imaginer une nouvelle vie.
Et puis, pleurer. Vouloir abandonner. S’arrêter. Avoir peur. Pleurer. Perdre espoir. S’endormir trop tard, trop fatiguée, trop angoissée, les yeux trop rouges. Se réveiller avec la sensation que ça n’ira jamais. Être terrorisée à l’idée de faire pire que mieux.
1500 jours plus tard…
… me voilà. Dans une belle maison, avec un bonhomme de neige dans le jardin et un agenda plein de projets. Mes enfants sont épanouies, bien dans leurs baskets et dans leurs familles. Et là, je regarde le chemin parcouru et je suis épatée.
Epatée par le soutien que j’ai reçu, tout d’abord. Mon Amour et les amis ont été une vraie force et ont rendu cette étape plus facile, plus douce. A chaque fois que j’ai mis un genou à terre, il y avait une main tendue pour m’aider à me relever ou pour ne pas tomber plus bas.
Mais je dois avouer que je suis aussi épatée par moi-même ! C’est vrai, je n’étais pas seule, mais je suis fière de m’être accrochée, d’avoir trouvé des solutions, d’avoir mis un pied devant l’autre. Je me suis retrouvée comme une gamine il y a quatre ans, ignorante de tout, apeurée et hyper angoissée… et aujourd’hui, me voilà devenue une femme forte, fière de moi et de ce que j’ai pu accomplir. Au diable la modestie, j’ai parcouru un putain de chemin !
Pourquoi je vous raconte tout ça ?
Parce que je sais que parfois, quand on est au fond du trou, on a l’impression que ça n’ira jamais, qu’il vaudrait mieux abandonner pour de bon, que la vie est trop compliquée. Je sais aussi que l’angoisse et le chagrin prennent beaucoup de place et font des ravages sur la confiance en soi et dans les autres. Mais il y a toujours un moment où le calme revient. Toujours.
Si vous êtes dans ce gouffre-là, accrochez-vous. Attaquez un jour à la fois, demandez de l’aide, avancez à votre rythme, en essayant de ne pas vous juger trop durement. Ca finira par aller mieux, promis. Et un jour, peut-être pas tout de suite mais un jour, vous vous surprendrez à aller mieux, à sentir que le poids sur vos épaules est un peu plus léger. Il vous arrivera peut-être même de passer un mercredi soir toute seule, heureuse, à faire le point sur chemin parcouru. Promis, ça finira par aller mieux. Comme dans le rythme des saisons, le printemps et l’été finissent toujours par revenir, quelle que soit la durée et la noirceur de l’hiver.
Très bel article, tu peux bien être fière de toi dis! Je suis déjà passée par le « fond du trou » aussi (pour d’autres raisons) et c’est difficile de relever la tête et se remettre à avancer. Mais il faut! C’est ce qui nous fait grandir, évoluer 🙂 Super contente de voir que tout va mieux pour toi! :*
J’aimeJ’aime
C’est exactement ça, on ne peut pas évoluer autrement. Même si sur le coup, c’est drôlement difficile. Merci pour ta gentillesse en tout cas 😘
J’aimeJ’aime
C’est tellement beau/vrai/fort ce que tu écris
J’aimeJ’aime
Merci Jess 😊
J’aimeJ’aime