D’hier soir, il ne reste presque plus rien. Le lave-vaisselle tourne pour la deuxième fois, les verres qui ont accueilli bières ou bulles sèchent sur le plan de travail. Il reste quelques ballons colorés au plafond, les autres ayant été emmenés par de petites menottes pleines de sommeil ou servi à faire rire les adultes. Les cadavres de bouteilles attendent d’être recyclés. Les restes de gâteaux attendent d’être dévorés. Et à part quelques serpentins qui ont réussi à se faufiler hors de portée du balai, les traces d’hier soir se sont évanouies.

La soirée fut parfête. Surprendre ma grande fille, boire des Spritz bien dosés dans des verres à Orval et picorer des petites choses toutes simples, ça ne peut que rendre le moment agréable. Mais l’essentiel était ailleurs. Hier soir, notre maison était remplie d’amis de coeur, de liens qu’on tricotte et qu’on resserre, d’enfants qu’on aime comme les siens, d’envie de partager et de rendre heureux.
Il faudrait faire la fête comme ça à la moindre occasion. Inviter, improviser, ouvrir des bouteilles, manger et partager. Créer et entretenir du lien. Prendre et donner du plaisir. Avoir de la chance et s’en rendre compte. Parce que c’est tout ce qui nous restera. Quand on sera vieux, tristes (ou les deux). Quand le quotidien, le boulot et les ennuis nous auront pris toute notre énergie. Quand le chagrin nous dévastera. Dans ces moments-là, les souvenirs et les morceaux d’amour que nous aurons précieusement conservés seront tout ce qui nous permettra de continuer à avancer.
Faisons la fête, l’amour et des gâteaux. C’est comme ça qu’on vivra heureux.