1998. J’ai 17 ans et je vais au théâtre pour la première fois de ma vie. Une sortie scolaire extraordinaire.. Je ne sais plus ce que nous sommes allés voir mais je me souviens très nettement de l’émotion que j’ai ressentie en rentrant dans ce théâtre. L’allure et l’élégance des spectateurs. L’accueil, respectueux et solennel. Les escaliers qu’on montait à peu feutrés. Et puis… cette salle!!! Les dorures, le lustre, le plafond, le velours rouge, le rideau. On aurait dit un théâtre de compte de fées.
1998. J’ai 17 ans et je découvre le Théâtre Royal du Parc. Cette première fois me donnera envie d’en voir d’autres, des théâtres et des pièces. Là et ailleurs. Et plus tard, envie d’emmener mes enfants assister à des spectacles vivants, dès qu’elles ont été en âge de les apprécier. Et la certitude qu’un jour, je les emmènerais dans ce théâtre-là.
Leur première fois, ce fut l’année dernière, avec L’île au Trésor, de Thierry Janssen. Des pirates, un fabuleux bateau reproduit sur scène, un personnage féminin intrépide… entre le spectacle et le théâtre en lui-même, elles sont ressorties bluffées, les étoiles dans les yeux. Alors cette année, nous avons glissé des places pour Le Noël de Mr Scrooge dans le calendrier de l’Avent…
Le Nöel de Mr Scrooge est une adaptation du célèbre compte de Charles Dickens, Un chant de Noël (A Chrismas Carol). Cette histoire de saison nous emmène à la rencontre de Monsieur Ebenezer Scrooge, un vieil homme méchant, grincheux et avare, qui hait les réjouissances de Noël. A vrai dire, Mr Scrooge hait tout! La bonne humeur de son neveu, les sans-abris qui demandent l’aumône (des bons-à-rien!), son employé (un fainéant!), les dépenses faites pour Noël (quel gaspillage!) et distribue son mépris et sa mauvaise humeur à tous ceux qui l’approchent. Mais dans la nuit du 24 décembre, Ebenezer Scrooge va recevoir la visite d’un bonhomme haut en couleurs bien décidé à lui faire prendre conscience que sa méchanceté n’apporte rien de bon. Ni à lui, ni aux autres. Monsieur Scrooge va alors voyager dans ses Noëls du passé, dans celui du présent et dans celui du futur à la recherche d’un peu de bonté.
Et nous, on a passé un moment extraordinaire.
A cause de l’histoire, tout à fait dans l’air du temps. C’est un conte de Noël mais qui aborde plein de thématiques fortes: l’ouverture vers l’autre, la famille, la solidarité envers les plus démunis, la bonté. Plus largement, la pièce pose aussi la question de ce qui est important dans une vie.
Parceque c’est le Théâtre Royal du Parc. Et que ces balcons et les fauteuils au velours rouge créent une ambiance unique. Que nous étions au 4ème balcon, à deux doigts de ce plafond et de ce lustre impressionnants. Que les minis ont pu apercevoir les artistes (en costume!) à la fin de la représentation. Et parce qu’on accueille les enfants avec déférence, en leur souhaitant « un bon spectacle, mesdemoiselles ».
A cause de la scénographie, de cette scène qui tourne, qui monte, qui descend, qui nous fait passer de la rue à la chambre, de la chambre au pensionnat, du pensionnat au ciel, du ciel à l’intérieur des maisons, des maisons au cimetière, d’une manière fluide et bluffante.
Grâce à ce passage tellement génial que même certains adultes (dont moi) ont laissé échapper un waaaaaaaaaw d’émerveillement. Je ne vous le raconte pas pour ne pas gâcher la surprise si vous avez prévu d’y aller.
Le Noël de Monsieur Scrooge se joue jusqu’au 31 décembre. Le spectacle est pris d’assaut mais il reste peut-être encore des places. Si vous pouvez aller le voir, allez-y, courrez, foncez. Vous en ressortirez assurément avec les yeux aussi brillants que les nôtres!