Je n’aime pas beaucoup mon corps. Je peux le dire, mes enfants ne peuvent pas encore aller sur Internet, découvrir Embrouillaminis et lire cet aveu que je ne leur fais pas. Mais je sais aussi que la façon dont je parle de mon corps devant elles va façonner l’image qu’elles auront du leur. Je suis donc prudente, je fais attention à ce que je dis et à comment je le dis.
Alors l’autre matin, quand elles m’ont demandé – très tendrement – pourquoi mon bidou était tout mou, il a fallu que je trouve une réponse qui soit à la fois positive et sincère…
Nous sommes tous différents. Des grands, des petits, des minces, des gros, des blancs, des noirs, des blonds, des bruns, des lisses, des bouclés. C’est comme ça. Aucune de ces caractéristiques n’est « plus meilleure » ou « plus normale » qu’une autre.
Votre petit ventre est lisse et doux parce que vous êtes des petites filles. Mon ventre à moi est rond et mou parce qu’il a accueilli deux bébés, qu’il les a protégés pendant neuf mois. Il est comme il est pour que vous puissiez poser votre tête dessus les matins où vous venez me réveiller trop tôt. Mon ventre est rond et mou pour que vous puissiez vous blottir contre moi pour un câlin quand le besoin se fait sentir.
Mon ventre est comme mon corps: rond, moelleux, tout doux, tout fluffy. Mais vous savez quoi? Il n’est pas que ça. Mon corps est fort: il porte les enfants qui s’endorment dans la voiture, monte des meubles, soulève des sacs. Mon corps est amusant: il danse, se contorsionne quand on le chatouille, gargouille quand il a faim. Mon corps est fabuleux quand il me permet de marcher et nager. Mon corps est élégant quand il se glisse dans une tenue qui vous fait me dire « Waaaaaaaaaaaaaw, t’es trop belle Maman! ».
Alors voilà, c’est simple: mon ventre est mou mais on s’en fout! (Même si on doit pas dire « on s’en fout » parceque c’est pas très poli).
Et vous savez quoi? Quand je leur raconte des choses pareilles, un truc magique se passe. Pas chez elles (ou en tout cas pas de façon directe) parce qu’elles continuent à me trouver extraordinaire et « trooop belle ». Mais chez moi, par contre, ces mots se frayent un chemin. Et j’aime bien imaginer que, petit à petit, je finirai par croire complètement à ce que je leur raconte. Comme quoi, ce ne sont pas toujours les parents qui aident les enfants à grandir heureux.
Mes enfants appellent cette -très prisée- partie de mon anatomie « La pâte à modeler ». Du coup, pas myen de ne pas l’aimer 😀
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La pâte à modeler? C’est tout mignon, dis donc! 😉
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